Pendant un temps j'ai cru, en écoutant les autres, que la réalité existait, je l'ai même enseignée, Depuis j'essaie de trouver comment elle se fabrique. Je la secoue pour voir si ça tient.
Dans l'intuition que l'émotion en est la clef, j'écrit avec le vocabulaire de la machine en utilisant la grammaire du mouvement
la réalité n'existe pas
REEL & REALITE ->
L'univers réel est un ensemble d'interactions entre l'énergie et la matière,
De cet univers l'humain en extrait des facettes lisibles qu'il ordonne en  images mentales . Il appelle cela réalité.
Le réel c’est effectivement ce qui se passe. Le réel est indiscutable. 
La réalité se construit socialement et se discute.
La réalité n'existe pas, elle n'est que le résultat «d'imaginations»
Ce n'est pas le phénomène qui est discutable mais sa perception et sa mise en construction dans la conscience de l'humain. Le fait que l'on puisse le nommer.
Il y a pourtant quelque chose qui s'est passé  effectivement il y a bien eu une interaction énergie/matière irréfutable. Mais cette chose-là,  a été perçue par nos sens ou quelque prothèse de sens (camera ou autre) et ensuite  interprétée par le système cognitif qui fonctionne avec des principes de comparaison et de simplification.
La realité est une coherence indicée. Tout recit coherent se basant sur de indices extraits du reel peut devenir une realité .
VERITE & REALITE->
La difficulté ou plutôt l’impossible  est que l’on confond la réalité et la vérité. La notion de vérité s’appuie sur celle de réalité, hors celle-ci est modifiable et subjective. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà». (Pascal). La vérité est essentiellement la conformation a un énoncé. « Toute vérité est une route tracée à travers la réalité. » (Bergson) La réalité se construit et se conforte socialement. Les discutions quotidiennes entre humains n’ont d’autre but que régler les réalités communes, de créer une statistique consensuelle.  Si tout le monde est d'accord avec cette  réalité-là, cela peut alors devenir un énoncé donc  une vérité.
La vérité est statistique. On ne peut dissocier la vérité du processus qui y conduit
CONSTRUCTION DE LA REALITE->
Lorsqu’on a découvert l’électricité, elle ne s'en est pas aperçu.
Par contre pour l'homme tout a fondamentalement changé.
L’interaction entre l'énergie  et  la matière qui constitue le phénomène que l’on nomme électricité était là bien avant son accession à notre conscience  
Mais pour ceux-ci  elle s'est alors mise à exister. Elle est devenue réalité. Le fait que les phénomènes électrique se  déroulaient avant, ne faisait pas pour cela exister "l’électricité".
Il y avait à la place : la colère de dieu pour la foudre, la magie noire pour le magnétisme, la sorcellerie pour les phénomènes électrostatiques, etc.... Elles étaient des réalités très sûres et irréfutables dans leur epoque et qui ont mené au bûcher pas mal de monde.  Mais il n'y avait pas "l'électricité".
Ce « container » symbolique  n'avait pas de place dans le néocortex des humains. Il a réussi à « exister » dans le conscient  après  qu'un certain nombre de gens se soient mis d'accord pour l'accepter. Il a fallu un consensus. Et ça a mis du temps. Au XVIII éme siècle, après Voltaire, Descartes et quelques autres,  l’époque était prête et demandeuse.  
Héron d’Alexandrie avait deja découvert l’énergie de la vapeur au premier siècle de notre ère, mais le consensus ne s'est alors pas fait, l’époque n’était pas prête à l'accepter. Il a fallu que le besoin s'en fasse sentir ainsi que l'esprit y soit malléable  pour la redécouvrir et l'accepter. Ce n’est qu’au 19eme siècle que celle-ci a pris son essor.
  Pour construire une réalité il faut  en avoir besoin .
LE MOT CONTAINER->
La meilleure invention de l'homme c'est le container
Le premier container fut le mot.
C'est un contenant qui renferme tous les sens qu'on lui attribue. Il est plus facile et plus rapide de dire « la rivière » que  d’essayer de décrire celle-ci.
Le mot permet la simplification du réel par le symbolique.
La mise en mot n’est qu’une pixellisation du réel. Elle est très en deça de ce qui est vraiment.
La poésie est une exploration du réél existant entre les mots.
CONSCIENT->
La pensée définit la réalité, qui justifie nos actes et organise nos rapports avec le reste du monde, qui préside au « moi, je ».
Dans le cerveau celle-ci  est principalement localisée dans le cortex préfrontal.C'est le seul endroit de notre cerveau qui nous est accessible,il n'occupe que 20% de la matiere cerebrale. (cf.conscient prefrontal.mp4 in « le cerveau et ses automatisme ARTE 2011 » )

Le reste , le plus important , est insconscient . L'essentiel de notre être est là-dedans.
L'inconscient est beaucoup plus rapide que notre pensée.
« 90% des actes que nous entreprenons se déroulent à notre insu. La conscience ne serait qu’une sorte de clap de fin qui se manifeste lorsque tout est déjà joué. » (cf. action et inconscient .mp4 in « le cerveau et ses automatisme ARTE 2011 » )
De ce chaos inaccessible émergent les sentiments, les émotions, les sensations, les souvenirs, les intuitions. Ceux-ci se faufilent jusqu’à la conscience et lui permettent de construire sa cohérence.

EMOTION->
C’est l’élément clef de  la fabrication de la réalité.
L’émotion permet à l’inconscient de prendre le pouvoir.
Celle-ci se crée à partir des stimuli détectés par nos sens et interagit avec notre mémoire pour définir une action. émotion = e- motion (du latin : e – movere) = mouvement
C’est elle qui permet l’adaptation a l'environnement. " L’émotion est le résultat d’une évaluation afin de produire une réaction adaptée à un événement considéré comme essentiel pour la survie et pour le bien-être de l’individu." (D. Grandjean université de geneve)"
MYTHES->
Le soleil ne s’est jamais levé nulle part ; mais on l’attend quand même tous les matins, ce réveil.
Les mythes sont les sous marins de notre évaluation du monde. On les pense pour acquis et nos décisions et actions s'appuient dessus. Ce sont des visions et conceptions collectivement acceptées qui aveuglent notre perception du réel, Leur poids les enfoncent dans notre inconscient et les rends plus ou moins difficile a déplacer . Certains sont sans grande importance et d'autres paralysent nos actions ou participent à la souffrance du monde.
SOUFFRANCE->
Le réél change en permanence, ce qui était vrai hier ne l'est plus forcément aujourd'hui. L'adaptation au reel ne peut se faire que par la revisite la validité des mythes et croyances. La souffrance peut amener notre systeme émotif à nous imposer cette remise en cause suite à un decalage insupportable entre le réél et la realité.
Un des objets de l'art est de provoquer l'emotion necessaire a la réecriture de nos mythes .
WATTS->
Au repos un cerveau d’un adulte consomme 18watts et cela peut monter jusqu'à 45watts en cas de mobilisation intense, soit l'equivalent d’un petit footing.
Le confort de l’habitude est pour beaucoup lié à une économie d’énergie.(cf.créativité & habitude in « le cerveau et ses automatisme ARTE 2011 »)
L’exploration d’une nouvelle donne consciente en vue de l’incruster dans l’inconscient peut être très inconfortable,  parfois douloureuse. Dans cette seconde phase l’inconscient se rebelle.  Les angoisses, les rêves et les cauchemars en sont des manifestations fréquentes
Changer de réalité est difficile. ne serait-ce que pour la partie consciente et demande beaucoup d’effort et d’énergie .